Rwanda, ma parole hutue – FPR ces salauds ou Permis de Tuer ? (3/6)

Pour revenir à la dernière polémique sur les propos de Natacha Polony : « malheureusement on est typiquement dans le genre des cas où on j’allais dire des salauds face à d’autres salauds.

Sonnée de s’expliquer, voire des présenter des excuses, dans son droit de suite le 25 mars 2018 sur France Inter, elle dit avoir cité une expression utilisée à la fois par Carla Del Ponte (ex Procureur du TPIR : Tribunal Pénal International pour le Rwanda et Rony Brauman : voir son article sur le site de Marianne : « les idiots utiles de Kagamé » :

« De tout temps, les conteurs ont préféré les histoires où les bons combattent les méchants plutôt que celles où des salauds en affrontent d’autres  »

Notons que Natacha Polony précise bien que dans ses propos les premiers salauds font référence aux bourreaux (dans mon langage à moi Interahamwes, mais bon libre au lecteur de les appeler comme bon lui semble) et les seconds salauds font référence aux FPR (Front Patriotique pour le Rwanda, actuellement au pouvoir au Rwanda) et non aux victimes du génocide des Tutsis du Rwanda.

Si on prend un peu de hauteur, on peut s’interroger sur :

  • Pourquoi une partie des survivants du génocide des Tutsis du Rwanda fait elle-même l’amalgame entre elle et le FPR ? Est-ce par esprit de vengeance ou de haine envers tous les hutus ? Est-ce le syndrome de stockholm (le FPR la tient en otage, je vous ai sauvés et donc vous n’êtes plus libres de penser par vous-même ? Est-ce parce qu’elle considère que la mort d’un hutu ne vaut pas la mort d’un tutsi ?

==> Au moins pour eux, on peut comprendre leur partie prise.

  • Quel est l’intérêt pour certains intellectuels français à défendre les crimes commis par le FPR (le journal le monde, Raphael Glucksmann ….) ? Sous prétexte qu’ils ont été un jour au Rwanda, ils minimisent ou excuser les crimes commis par le FPR .

==> Nous (moi et des millions d’autres) nous avons vécus au Rwanda, nous avons eu peur pour notre vie parce que nous sommes des hutus et de ce fait nous étions menacés par le FPR, nous avons perdus des membres de notre famille parce qu’ils étaient Hutus.

En effet nier que le FPR a commis des crimes a deux conséquences directes et fortes :

  • La négation de l’existence des victimes des crimes du FPR . Enlever aux survivants le droit de réclamer, le droit de faire leur deuil et leur droit de commémorer leurs pertes. S’il existe à ce jour 100 jours pour commémorer les victimes tutsis du génocide (IBUKA : plus jamais ça), Il manque cruellement ne serait-ce qu’un jour pour commémorer les autres victimes (IBUKABOSE, plus jamais ça pour tout le monde)
  • la légitimité du permis de tuer qui est donnée au PFR : tuer des millions de congolais en RDC (l’autre génocide dont personne ne parle, tuer des réfugiés (le FPR a récemment tirer sur des réfugiés congolais au Rwanda (une foule sans armes), tuer des innocents rwandais (massacres de Kibeho et d’autres…)

Je finirais par citer un tweet de Diane RWIGARA (Tutsie), Aujourd’hui en prison pour avoir osé défier le FPR :

« you can go to prison for saying the wrong thing. You can be dispappeared. You can lose your job, your business . Foreigners say how they feel safe in #Rwanda. We as Rwandans do not feel safe »

De même, pour vous les étranges Le FPR n’a commis aucun crime ou ses crimes sont justifiés, mais pour nous les rwandais le FPR est plus pire qu’un salaud. C’est un poison qui nous tue à petit feu et dans l’indifférence générale.

#Ibukabose et #si notre génération continue de dormir, il sera difficile pour les générations suivantes de pouvoir rétablir la vérité.

Alice Mutikeys

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