Cher Kizito Mihigo, il y a trois ans, jour pour jour, nous apprenions la mauvaise nouvelle, celle de ton assassinat par le FPR. Nous ne nous fatiguons pas de rappeler que le FPR est l’équivalent du NAZI rwandais, à savoir un parti unique qui monopolise le pouvoir au Rwanda depuis 1994. Il est dirigé Paul Kagame qui est adulé par ceux qui clament le #NeverAgain pour des fins politiciennes. Tu t’es battu pour et nous ne cesserons pas de rappeler que le peuple rwandais ainsi que celui de la région des Grand Lacs d’Afrique payent de leur vie pour que ce parti se maintienne au pouvoir. Tu n’as pas échappé à cette triste règle tu as payé de ton sang et nous nous en rappelons.
Si nous nous souvenons tristement de ton assassinant, nous pensons aussi, pour rendre hommage à la générosité de ton cœur et au courage que tu as eu pour te battre pour les autres, à tous ceux qui ont perdu leur vie comme ton meilleur ami Gerard Niyomugabo, ceux qui croupissent en prison comme le journaliste Phocas Ndayizera et ceux qui sont portés disparus comme ton ami Cassien Ntamuhanga. Je cite ces noms pour vous rappeler que votre rêve d’éradiquer la haine ethnique au Rwanda continue par le biais du don de la vie que vous avez semé.



Cher Kizito, permet moi de citer tes propres mots « Le don de la vie est celui au-dessous de tous les autres – Ingabire y’ubuzima niyo ihatse izindi zose ». Trois ans après, ceux qui t’ont assassiné en pensant éteindre ce don de vie s’en mordent les doigts car le tout puissant, notre seigneur, leur a prouvé que c’est lui accorde ce don et qu’il t’a gratifié du don de la vie éternelle, la sainteté. Tes efforts pour calquer ta vie à celle du Christ vainqueur ont été récompensés car aujourd’hui plus que jamais ton rayonnement dépasse leurs moyens humains et ils n’ont pas réussi à l’éteindre. Nous t’aimons come tu nous aimes.
Pour te rendre hommage, j’ai été inspirée par ta création « usaba Yezu Ntavunika – celui qui demande à Jésus ne se fatigue pas » dans laquelle tu nous as rappelé que si Dieu nous accorde le don de la vie nous avons le devoir et l’appel divin de le parfaire par le don de l’amour. Je me suis permise et je sais que tu ne m’en voudras pas de là-haut, de joindre ma plume à ta voix pour inviter mes frères et sœurs à : « Remercier notre seigneur, la source de notre vie, aussi c’est lui la source saine de la paix et de l’amour, une paix durable et l’amour véritable. C’est ce que Jésus est venu nous révéler, c’est ce qui prend le dessus sur les épreuves et la mort ».
« Muvandimwe nyemerera dufatanye dushimire, dushimire Nyagasani, we dukesha ukubaho. Niwe kandi soko nzima y’amahoro n’urukundo, niwe dukesha amahoro n’urukundo, amahoro ahamye n’urukundo nyarwo. Bya bindi Yezu yaje kuduhishurira, bimwe binesha icyago n’urupfu ».
Cette chanson est un cadeau que tu as offert à tes amis à l’occasion de leur mariage. Ce faisant tu as aussi démontré ton talent en réussissant à composer une chanson qui peut s’appliquer à toute autre situation de la vie. Il suffit de remplacer les mots « Ubukwe – mariage » et « Abageni-les mariés » par toute autre situation pour nous rappeler que chaque situation de notre vie doit être : « La preuve que Dieu a aimé les hommes au point de mourir pour eux », que notre vie doit être « à l’image de cette amour éternelle. C’est lui [Dieu], la source saine de la paix et de l’amour, une paix durable et l’amour véritable. C’est ce que Jésus est venu nous révéler, c’est ce qui prend le dessus sur les épreuves et la mort ».
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« Ubu bukwe dushagaye nibutubere ikimenyetso cy’uko Imana yakunze abantu kugeza ubwo ibapfira. Aba bageni babe nk’isura y’urwo rukundo rw’uhoraho, niwe dukesha amahoro n’urukundo. Amahoro ahamye n’urukundo nyarwo, bya bindi Yezu yaje kuduhishurira bimwe binesha icyago n’urupfu. ».
Tu nous as rappelés que nous sommes des hommes et par essence des faibles, notre faiblesse ne doit pas être vécue comme un problème mais au contraire une occasion de se rapprocher de notre créateur pour demander la force. Pour toi cette force passer par le don de la fidélité à Dieu : « Si vous vous sentez faibles ce n’est pas grave priez et demandez à Dieu de vous donner la force, il vous donnera aussi la grâce de ne pas trahir, si vous ne trahissez pas devant Dieu, vous aurez tout devant les hommes. »
« Niba kandi mufite intege nke, ntacyo bitwaye nimusenge musabe Imana ibahe imbaraga, ibahe ya nema y’ubudahemuka. Nimudahemuka imbere y’Imana, n’imbere y’abantu muzabona byose ».

Cher Kizito, tu nous as invités à laisser Jésus être notre pilier dans la vie. Aux couples tu leur invites à faire de lui la troisième personne du couple, nous pouvons extrapoler en affirmant qu’aux personnes seules tu leurs invites à faire de lui la deuxième personne de leur vie : « Nous devons faire de lui notre richesse, nous devons lui demandez ce dont nous avons besoin, lorsqu’il s’agit d’amour, il nous donne tout. Celui qui demande à Jésus ne se fatigue pas si ce qu’il demande est tourné vers l’amour, celui qui demande à Jésus ne se fatigue pas si ce qu’il demande est tourné vers la paix. »
« Bageni bacu nimureke Yezu ababere umufasha, abe uwa gatatu mu rugo rwanyu. Ababere ubukire. Mumusabe ibyo mukeneye, ibyo gukunda ntajya abitwima, usaba Yezu ntavunika iyo aganisha ku rukundo, usaba Yezu ntavunika iyo aganisha ku mahoro ».
Je ne peux que joindre ma voix à ta demande pour invoquer le seigneur et l’invite à : « Venir guider ses enfants, leur donner d’aimer et de s’aimer les uns les autres, pour qu’ils soient pour lui des très beaux enfants, celui qui demande à Jésus ne se fatigue pas si ce qu’il demande est tourné vers l’amour, Celui qui demande à Jésus ne se fatigue pas si ce qu’il demande est tourné vers la paix. ».
« Nyagasani ngwino urere abana bawe, ubabe hafi ubabere ikiramiro, ubahe kugukunda no gukundana, mbese bakubere abana beza cyane, Usaba Yezu ntavunika iyo aganisha ku rukundo, Usaba Yezu ntavunika iyo aganisha ku mahoro ».
Cher Kizito tu n’as pas cessé de nous rappeler que l’Éternel est tout puissant et que nous ne sommes que ses créatures. Dans cette chanson tu le fais par cette question : « Au fait Dieu, qui peut séparer ce que tu as uni car nous sommes tous tes créatures » et ce souhait : « nous voulons tous être des très beaux enfants celui qui demande à Jésus ne se fatigue pas si ce qu’il demande est tourné vers l’amour, Celui qui demande à Jésus ne se fatigue pas si ce qu’il demande est tourné vers la paix. ».
« None se Mana icyo wifatanirije, ninde wagitanya ko twese turi abawe, ko twese turi ibiremwa byawe! Twese dushaka kuba abana beza cyane, Usaba Yezu ntavunika iyo aganisha ku rukundo, usaba Yezu ntavunika iyo aganisha ku mahoro ».
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Dans les derniers couplets tu as réaffirmé la puissance de Dieu en nous invitant de faire de lui la colonne vertébrale de notre vie : « Chers frères que nous entourons, pour ma part je vous rappellerai que notre Dieu, la base de votre encontre, est tout-puissant. De ce fait, ne soyez pas dans la peur, il fortifiera votre famille. Il la fortifiera avec des cordes d’amour, il l’agrandira en utilisant le pardon, il sera le mur et le portail. Il deviendra les barrières contre l’infidélité. Qu’il devienne comme un autel, qu’il devienne votre fondation, qu’il devienne le soleil qui rayonne dans vos cœurs. »
« Bavandimwe nshuti dushagaye, tuzaba hafi y’ubuzima bwanyu, jyewe nzajya mbibutsa ko Imana yacu, imwe yabahuje ishobora byose. Bityo rero ntimuzatinye, urugo rwanyu izarusobeka, Izarusobekesha imigozi y’urukundo, Izarutanaga ikoresheje imbabazi, Izaba urumambo izaba n’urubariro. Izabe imyugariro izitira ubuhemu, Izababere nk’igicaniro, Izababere inkingi mwikorezi, Izababere izuba rirasira mu mitima ».
Mon cher Kizito, lorsque nous pensons à ta mort parfois nous nous sentons faibles, nous oublions que tu as vaincu la mort en atteignant la sainteté. Depuis trois ans tu nous l’as démontré en nous tenant par la main, en nous guidant. Il est difficile de trouver les mots pour te remercier, nous t’aimons toi qui a vécu et qui vit toujours, soit à nos côtés, apprends-nous à marcher dans les pas du Christ vainqueur.
Alice Mutikeys