Un texte inspire des paroles de la chanson « j’étais au procès » de Black So Man
J’étais au procès ou les présumées accusées,
avaient pour nom les mères de la nation !
Accusées d’avoir engendré la perturbation !
Quelle perturbation ? L’émancipation de la pensée.
Au début du procès, la partie plaignante donne le ton!
«Madame la présidente, merci de me donner la parole,
je souffre d’un mal invisible, la volonté d’un règne sans fin et sans partage!
J’ai sauvé cette nation, chaque vie m’appartient!
J’ai le droit de vie ou de mort pour chaque enfant de la nation !
Tout d’un coup, l’ambiance devenait glaciale!
La salle sombrait dans une pénombre indescriptible.
Madame la juge reprenait la parole,
«Mesdames les accusées levez-vous »!
Les accusées se levaient et avançaient fièrementl
«Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés oui ou non » ?
Nous vous remercions de nous donner la parole madame la présidente !
Au nom de filles et fils de la nation,
Nos enfants vivent dans la rue !
Nous manquons des moyens pour les nourrir !
Les conditions scolaires sont déplorables !
Les corps de nos enfants portent les marques de la pauvreté!
Madame la présidente, nos enfants n’ont pas de travail !
Les diplômés sont au chômage !
Soi-disant qu’ils doivent créer eux-mêmes leurs emplois !
Où passent nos impôts madame la présidente ?
Hier encore nous avions nos champs pour nous nourrir !
Aujourd’hui nous cultivons pour les autres !
Nous mangeons une fois par jour !
Nous droits fondamentaux sont bafoués !
Nous enfants disparaissent du jour au lendemain !
Les orphelins sont en prison!
Les veuves sont en prison!
Les orphelines sont en prison!
Les pères de la nation ont été neutralisés !
Nos enfants se prostituent pour survivre !
La mendicité est devenue une source des revenus fiable !
Pourtant il touche les aides en nos noms!
Nos paroles sont muselées !
Hier encore nous avions peur de la prison ou de mourir !
Aujourd’hui son système nous consume à petit feu !
Alors nous disons que quitte à mourir !
Nous le ferons debout et à poings levés !
Nous revendiquons nos droits fondamentaux,
Contester nos droits, c’est renier notre existence !
Pour la fin, nous disons qu’aucun règne n’est éternel,
Madame la présidente, émancipez-vous !
Soyez du côté de la nation !
Arrêtez qui de droit !
Punissez les vrais auteurs !
Destituez qui de droit !
Sanctionnez les vrais auteurs !
En vertu des pouvoirs qui vous sont conférés, nous disons,
Arrêtez qui de droit ;
Punissez les vrais auteurs ;
Destituez qui de droit ;
Sanctionnez les vrais auteurs ;
Car nul n’est au-dessus de la loi !
J’étais au procès du peuple rwandais.
Black So Man
Son vrai nom est Bintogoma TRAORE, il est né le 11 mai 1966 au Burkina Faso et est décédé le 16 mars 2002 à Abidjan, suite à 5 aux conséquences d’un accident de voiture qu’il avait eu en décembre 1997 à Ouagadougou.
Sur le rythme du reggae burkinabé, il emportait les foulait et critiquait l’élite politique burkinabé et les dérives dictatoriales du régime de Blaise Compaoré en utilisant des métaphores. Son premier album fut un grand succès et aujourd’hui encore ses chansons sont très écoutées au Burkina Faso et dans toute l’Afrique de l’Ouest
Je vous laisse découvrir la chanson « j’étais au procès », quel talent !
Pour la petite histoire, j’ai écouté la chanson une fois, j’ai laissé passer une semaine et j’ai écrit le texte. A la fin quand j’ai réécouté la chanson, j’étais surprise