« Les faits sont têtus » disait P. KAGAME, une liste non exhaustive des faits qui resteront têtus :
1. La Lumière n’est pas encore faite sur les rôles du FPR, la France, Le régime intérimaire génocidaire dans l’attentat de l’avion du président Habyarimana, élément déclencheur du Génocide
2. La France n’a pas encore communiqué sur ce que contient la boite noire de cette avion, au nom du « secret défense et sécurité « .
- On parle des 800.000 morts, ce chiffre ne devrait-il pas prévaloir sur le « secret défense et sécurité » de la France
3. Les crimes commis par le FPR (voir la liste après), à sa tête Paul KAGAME : crimes de guerre et crimes contre l’humanité voire génocide contre les hutus, bien que attestés et documentés, ne sont toujours pas punis et les auteurs ne sont pas traduits en justice. La communauté internationale fait tout pour maintenir l’omerta sur ces crimes et au Rwanda les évoquer est un delit.
- Kizito MIHIGO est en prison pour avoir chanté « igisobanuro cy’urupfu : chanson dans laquelle le chanteur réclame entre autres la compassion pour toutes les victimes dont celles du génocide, mais aussi celles des vangeances....
- le mapping Repport est un rapport publié par la commission de Nations-Unies des droits de l’Homme en 2010 sur les morts de la région des grands lacs (de 4 à 6 millions, principalement la population civile)
- le dernier livre en date, avec des témoignages est celui de Judi Rever « In praise of Blood »
- Les massacres des réfugiés du camp de KIBEHO le 22/04/1995
- Les massacres des réfugies au Stade de Byumba en 1994
4. Le Rwanda est le premier exportateur des minerais du sang, alors qu’il n’en produit pas (ex Coltan)
- Au prix de la déstabilisation de la région des Grands Lacs, notamment le soutient à la milice M23
- Les premières victimes sont les femmes et les enfants : Viols et violences
5. Il n’y a pas de liberté d’expression au Rwanda
- Le livre Bad News: Last Journalists in a Dictatorship, le livre d’Anjan Sundaram , qui vient d’être traduit en Français en temoigne.
6. Aujourd’hui deux femmes croupissent en prison, l’une hutue : Victoire Ingabire Umuhoza et l’autre tustie : Diane Shimwa Rwigara (née en 1981 !) pour avoir osé se présenter contre Paul Kagame à une élection présidentielle !
- Pour Victoire Ingabire :
– le Parlement européen a dénoncé que son procès ne respectait pas les normes internationales et a demandé sa révision.
– La Cour africaine des droits de l’Homme a reconnu un certain nombre de violations dans le dossier de Victoire Ingabire. Elle sera le dernier rwandais à pouvoir faire appel à cette cours car depuis, le Rwanda s’est retiré de la cour Africaine des droits de l’homme.
- Pour Diane Shimwa Rwigara
son proces, plutôt une comédie, est en cours et la condamnation malheureusement courue d’avance. Amnesty International s’est saisi le 22/05/2018 du dossier et condamne la violation de la liberté d’expression au Rwanda.
Pour conclure : La France de Mitterrand a commis une erreur d’appréciation et s’est rangé du cote de l’oppresseur : le régime de Habyarimana.
Dans son discours du 10 décembre 1986, dans son discours de remise du prix Nobel de la paix, Elie Wiesel a dit : « La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté ». La France de Macron commet la même erreur en voulant réhabiliter Paul Kagame au détriment des droits de l’Homme.
Dans les années 90s, les députés français ont déclaré quant au rôle de la France dans le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994, « ce sont des rwandais qui ont génocidé d’autres Rwandais »… J’ai tendance à penser que la réconciliation sera une affaire des Rwandais qui devront se réconcilier avec d’autres Rwandais. La démarche de réconciliation devra tenir en compte toutes les victimes et rescapés peu importe leur ethnie….chacun rwandais devra respecter le vécu et le récit des autres. Accepter que toutes les morts aient la même valeur et que chaque personne qui a une part dans les massacres des civils innocents réponde de ses actes devant une justice impartiale
Dans un pays, dépourvu de liberté d’expression et bafouillant les droits de l’Homme, la France ne peut pas se permettre de ne dialoguer qu’avec l’Ambassadeur et la Diaspora, au risque de ne récolter que la propagande du régime actuel.
Alice Mutikeys