La haine dans ton cœur est ton principal ennemi

Ecrit par Bhanthe Sangharakkhita

Aucun instrument ne permet de mesurer la douleur comme on peut le faire pour évaluer la durée d’un voyage ou la vitesse d’une voiture.

La douleur d’un roi déchu malgré sa volonté n’est pas plus intense que la douleur d’un bambin à qui l’on enlève un jouet…qui sait, ce bambin sera peut-être un roi, qui ôtera la vie de plusieurs personnes par vengeance.

La douleur d’un Hutu n’a pas plus de valeur que celle d’un Tutsi, comme la douleur d’un Tutsi n’a pas plus de valeur que celle d’un Hutu.

De ce fait je ne te demanderais jamais ton ethnie, je te demanderais l’origine de la douleur que tu portes dans ton cœur…peut-être que c’est une injustice que tu as subie, peut-être que ta confiance a été trahie, ou que tu as été abandonné par celui qui devais prendre soin de toi ou tu as été dévalorisé ou marginalisé…

Après cela je te dirais Mpore (soit apaisé) et veuille à ce que ta doleur ne soit pas transformée en haine, parce que la haine est une plaie nécrosée qui fait mal à celui qui hait beaucoup plus qu’à celui qui est haï.

La haine n’apaise pas, elle fait perdre le sommeil, la haine détruit le bonheur et vole la joie de la vie. La haine peut même causer l’ulcère chez certaines personnes.

La haine est comme une braise échappée d’un feu qui brule les mains qui la tiennent. Elle est comme une rame de rasoir tranchante qui blesse les mains qui la tiennent.  Elle est comme une épine pointue qui perce les mains qui la tiennent.

La folie est le fait de tenir ce qui blesse tes mains tout en s’insurgeant contre celui qui te l’a donné. L’intelligence est de laisser tomber ce qui te blesse pour être apaisé, de cette façon celui qui voudra te blesse se rendra compte qu’il se fatigue pour rien.

Se libérer de la haine c’est pardonner véritablement, c’est le chemin vers la paix solide encrée qui ne craint pas les tourmentes.  Tu n’as pas besoin que celui qui t’a blessé te demande pardon.

Ce qui te fait mal n’est pas l’ennemi, ce qui te fait mal est la haine, c’est elle le pire ennemi.

La haine est l’ennemi principal. L’ennemi secondaire (w’ikantarange) est le PROFESSEUR DE LA VIE.

Lorsque l’ennemi  secondaire te trahira, remercies-lui de t’avoir donné une leçon de vie, laisses le faire face à son karma (isi imuvunjire gikwiye), mais ne le laisses pas t’ôter la paix, le bonheur en mettant de la haine dans ton cœur. C’est cela la véritable réussite.

Je te souhaite la paix, la réussite peu importe qui tu es. Que tu sois un roi, un enfant, un tueur, un menteur, un malfaiteur ou un juste.

Par : Bhanthe Sangharakkhita

Auteur rwandais des livres suivants

  • Reka inzozi zawe zibe impamo.
  • Minding Shadows
  • A Drop of Dhamma
  • A Candle in the Wind

Le Rwanda a beaucoup de talents. La graine que tous ces artistes plantent dans nos cœurs est la fondation de la véritable réconciliation et unité nationale dont cœurs, parfoismeurtris, ont tant besoin.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s