Le 25 Janvier 2019, Le Bishop John Rucyahana sur le micro d’Igihe, a répondu à ceux qui disaient que Josiane Mwiseneza avait un lien de filiation avec le président Grégoire Kayibanda. Avant de retranscrire le message du Pasteur, un peu de recul sur ces techniques utilisés sur les réseaux sociaux pour discréditer la parole des autres.
Contexte invraisemblable
Une partie des Rwandais avance l’hypothèse que le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 a été préparé et commencé en 1959 et donc en attribue la responsabilité aux pères de l’indépendance Rwandaise dont le président Grégoire Kayibanda. De ce fait en inventant un lien de filiation de Mwiseneza, candidate au titre de Miss Rwanda 2019, ses détracteurs voulaient lui collent l’étiqueté « descendante d’un génocidaire ». Pourquoi ?
Discréditer l’autre
Jeter le discrédit à un adversaire politique, représenté dans le contexte actuel par l’opposition rwandaise ou les activistes pour le respect des droits de l’Homme au Rwanda, est une technique utilisée aujourd’hui par les propagandistes du FPR pour faire taire toute parole discordante, toute parole qui ne s’inscrit pas dans le narratif officiel du pouvoir. La nouveauté pour 2019 est d’utiliser cette technique sur une citoyenne rwandaise ordinaire.
Avant le FPR, c’est le MRND et Cie, leurs éléments les plus virulents qui ont utilisé cette technique. Par exemple on a prêté une liaison extraconjugale à Faustin Twagiramungu et à Agathe Uwilingiyimana pour affaiblir leurs paroles. Alison Des Forges a expliqué cette technique auprès du TPIR dans l’affaire dit des médias de la haine. Selon lui, cette technique s’inspire d’un livre français «Psychologie de la publicité et de la propagande » et s’appuie également sur « Lénine et Goebbels ». La technique consiste à :
- utiliser le mensonge, l’exagération, le ridicule et les sous-entendus,
- persuader la population que l’adversaire politique incarne une menace « la guerre, la mort, l’esclavage, la répression, l’injustice et la cruauté sadique »,
- lier « la propagande à des faits réels ou même de les « créer » », (étape très cruciale),
- Utiliser « l’accusation en miroir », ceci consiste à « d’accuser l’adversaire de ses propres intentions et plans » par exemple « celui qui utilise la terreur accusera l’ennemi d’employer la terreur ».
Cette technique est employée pour dissuader les honnêtes gens que les attaques sur l’adversaire politique justifient de prendre toutes les mesures nécessaires à la légitime défense, toujours selon Alison Des Forges.
Quand on constate que les méthodes utilisées en 2018, 2019 sont similaires à ceux employés dans les années avant 1994, on peut légitimement craindre pour l’avenir du Rwanda. Il semblerait (celui qui a la source, je suis preneuse) que Agathe Uwilingiyimana a déclaré devant les Nations-Unies à Genève : « les ennemis du Rwanda, ceux qui nous empêche de construire la paix sont les Interahamwe et les Inkotanyi ».
Le message du Bishop à la jeunesse rwandaise:
« La jeunesse raconte ce qu’ils ont entendu de leurs mères et de leurs pères. Les enfants sont comme des anges, ils répètent les paroles de leurs parents. Ceux qui ont dit que la fille de Rubengera », lieu de residence de Mwiseneza, « est la fille de Kayibanda. Même s’ils le disent, Kayibanda est un Rwandais aussi. Même si elle était la fille de Kayibanda, elle n’est pas responsable des faits et actes de Kayibanda. Elle est un individu à part entière, elle a les mêmes droits que toutes les Rwandaises. Ce que nous disons à la jeunesse alors, est qu’elle ne devrait pas regarder une personne par le prisme du passé, ni par le passé des autres ; ni lui attribuer les actes des tiers. La vie d’une personne est individuelle. Même si nous y étions des frères, notre ADN ne sera pas identique. Les pensées de Josiane ne sont pas celles de Kayibanda. Elle a ses droits comme Kayibanda avait ses propres droits. Kayibanda est responsable de sa vie, de ce qu’il a fait ou a dit. De même Josiane est responsable de ses actes. Voilà mon message à jeunesse ».
« Le Rwanda garantit aux Rwandais les mêmes droits et l’égalité des chances. Si chacun met la même volonté, la même force pour atteindre ses buts, il a la même bénédiction que les autres ».